
La section locale 353 à Toronto est la plus grande au Canada. Elle compte environ 13 000 membres, mais ajouter à ce chiffre demeure une priorité absolue.
Tant mieux s’il s’agit de supplanter le soi-disant syndicat favorable à la direction au lieu des travailleurs.
Le local 353 a récemment gagné les votes de certification à Onyx Electrical et à A&W High Voltage Contracting; deux entreprises dont les membres étaient auparavant représentés par le Christian Labour Association of Canada.
La plupart des militants syndicaux canadiens considèrent le CLAC comme un faux syndicat, car ce syndicat négocie souvent en faveur des entrepreneurs au lieu de l’unité de négociation. Il n’est pas membre du Congrès du travail du Canada et fait peu d’effort pour travailler avec le mouvement syndical du pays.
« Nous avons eu des réactions vraiment favorables en déplaçant les entrepreneurs du CLAC vers la FIOE », déclare Andrew White, directeur de la syndicalisation du local 353. « Notre réussite tient en partie à améliorer les meilleures conditions de travail. Nous sommes un syndicat de membres. Nous appuyons les membres et nous les représentons. »
Les salaires plus élevés que gagnent les nouveaux membres grâce à la représentation de la FIOE demeurent attrayants, mentionne M. White. Ils sont aussi heureux du fait d’insister davantage sur la sécurité et la dignité d’être représentés par l’un des syndicats les plus puissants du pays.
Il y a aussi des avantages pour la direction. M. White souligne que la plupart des entrepreneurs se rendent compte que les formations de la FIOE sont les meilleures dans l’industrie. Le local 353 et d’autres locaux canadiens fournissent une main-d’œuvre qualifiée dans un délai très court, ce qui évite les entreprises de procéder elles-mêmes à l’embauche.
Les campagnes de supplantation, comme celles menées par le local 353, seront au programme lors de la Conférence sur la croissance de l’affiliation syndicale tenue cet été à Moncton au Nouveau-Brunswick par le Premier District, exprime Brad Wood, coordonnateur de l’organisation syndicale du District pour l’Est du Canada.
Il en va de même pour les menaces du CLAC et d’autres syndicats favorables à la direction de remettre en question la représentation de la FIOE dans les entreprises à travers le pays, dit-il.
« La décertification est une réelle menace pour toute section locale et unité de négociation », dit-il. « Il est essentiel de parler de l’éléphant dans la pièce. »
Les conventions collectives entre les syndicats de construction de l’Ontario et les entreprises s’étendent généralement sur trois ans. La période de 60 jours avant l’expiration de la convention collective est la période de maraudage, ce qui donne droit aux syndicats concurrents d’obtenir suffisamment de signatures des travailleurs pour convoquer une élection. Les travailleurs peuvent aussi convenir à négocier une nouvelle convention collective avec leur syndicat actuel et la direction ou de se décertifier et travailler sans syndicat.
Toutes les conventions collectives de l’Ontario signées par la FIOE avec les entrepreneurs expirent en même temps, ce qui garantit une certitude aux entrepreneurs et aux partenaires dans toute la province.
Le CLAC et le Building Union of Canada, un autre « faux syndicat », voient leurs conventions collectives prendre fin à différentes dates. Les organisateurs syndicaux de la FIOE suivent ces dates de près et un plan est déjà en marche au début de la période de 60 jours.
Rich Di Pietro, représentant international du Premier District, était au poste de coordonnateur de l’organisation syndicale et maintenant représentant de service, mentionne que M. White et son personnel montrent l’importance d’être syndiqué et ils ont une campagne prête à démarrer dès le début de la période de maraudage.
« Ils ont fait un travail exceptionnel, particulièrement au cours des dernières années, de prêter attention aux syndicats concurrents, de cibler les périodes de maraudage et d’éduquer les membres [du CLAC] », prononce M. Di Pietro, un ancien directeur de la syndicalisation au local 105 à Hamilton en Ontario.
Le vice-président international du Premier District, Russ Shewchuk, souligne que le travail du local 353 résonne au-delà de Toronto et même de la province.
« Lee Caprio [le gérant d’affaires] et son équipe de syndicalisation ont fait un travail incroyable et ça place la barre réellement haute pour le reste du Canada », déclare M. Shewchuk. « Il n’y a jamais assez d’excuses pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas faire leur travail. Ils ont gagné une part de représentativité incroyable au cours des dernières années, mettant réellement l’effort nécessaire au travail et ils ont permis de mettre la nourriture sur la table des familles de la FIOE. »
« Ils peuvent tout faire, de syndiquer depuis les travailleurs jusqu’aux entreprises », ajoute M. Shewchuk. « Ils ont créé une culture de syndicalisation propice à la réussite. Le Premier District félicite l’éthique de travail du local 353. »