When a company used legal loopholes and technical trickery to prevent the IBEW from bidding on a project to rebuild a troubled New Brunswick wind turbine farm, the leaders of Moncton Local 1555 fought back.
“Doing nothing, not taking this fight forward, was not an option,” said Local 1555 Business Manager Jeff Morash. “If we rolled over, there would be no coming back from it.”
The problems began in September 2021, when an 80-metre-tall, 3-megawatt wind turbine — one of 50 built by a nonunion firm about an hour south of Moncton — collapsed following a storm.
After inspecting the remaining towers, the wind farm’s owner learned that the foundations for the remaining 49 — built between 2008 and 2018 — were unsafe and needed to be torn down and rebuilt.
The first contractors approached for the project backed away from it. “They said, ‘It’s not reasonable; we can’t do this for your price,’” Morash said. It would have taken three times the manpower to complete the job in the timeframe the owners wanted, he said.
A few months later, Local 1555 was surprised to learn that a U.S.-based contractor had been awarded the project. “In the span of days, there was a signed voluntary recognition agreement and a new agreement between the contractor and the [United Brotherhood of] Carpenters,” Morash said. “The contractor brought in their own people and started a union local with no members, just for this project, with an employer-driven agreement pretending to be a union contract.”
Local 1555 rushed to object. “The IBEW has an exclusive agreement for construction in New Brunswick,” Morash said. Besides, “nobody was given a chance to bid again on this project.”
The employer had made a curious claim, though. It called the electrical work maintenance rather than construction, Morash said.
In late 2022, Local 1555 filed to have the province terminate the VRA, a necessary step before the IBEW could go after the wind farm work. “Our goal was to stake the claim that this is union electrician construction work,” he said.
The employer tried several ways to delay the IBEW’s efforts and moved to have the local’s motions dismissed. “We can laugh now,” Morash said, “but in the thick of it, we were trying to sift through information, trying to understand how somebody had thought all this out.”
At a June 2023 hearing before the New Brunswick Labour and Employment Board, Morash noted, the IBEW’s opposition couldn’t answer basic questions, such as when the charter for the Carpenters local was awarded and why the collective bargaining agreement had no end date and made no mention of electrical work.
Several months later, Local 1555 prevailed. The VRA was terminated, and the local’s request to allow the IBEW to go after the work was granted — without a hearing.
“You can be right and justified, but it still could have gone against us at any time,” Morash said, stressing that his 140-plus-member local had no choice but to try. “If we hadn’t, this might have become general practice.”
Morash hopes this situation serves as a warning to other locals and unions.
“It dilutes the power of labour unions and weakens our message,” he said. “As union leaders, we take these things very personally. We’re trying to raise the bar for our workers.”
First District International Vice President Russ Shewchuk hopes the Local 1555 case sends a message. “When it comes to organizing workers and gaining market share, every fight is worth it, even when it feels like you’re David going up against Goliath,” Shewchuk said. “This is a small cost of doing business for these large companies.”
“We really credit Russ for changing the IBEW’s message,” Morash said. “He came in and put a real effort into organizing. It gave us confidence, his energy, looking 10 to 20 years down the road.”

Les leaders de la section locale 1555 de Moncton ont riposté au moment où une entreprise a eu recourt à des vides juridiques et jouée un tour de passe-passe pour empêcher la FIOE de présenter une soumission sur un projet qui vise à rebâtir un parc éolien en difficulté au Nouveau-Brunswick.
« Ne rien faire, ne pas faire avancer les choses, était hors de question », déclare le gérant d’affaires, Jeff Morash, du local 1555. « Si nous cédons, nous ne pouvons plus faire marche arrière. »
Les problèmes ont commencé en septembre 2021 parce qu’une turbine éolienne mesurant 80 mètres de haut d’une puissance de 3 mégawatts, 1 de 50 construite par une entreprise non syndiquée située à environ une heure au sud de Moncton, s’était effondrée après une tempête.
Après l’inspection des tours restantes, le propriétaire du parc éolien a appris que les fondations des 49 tours restantes, construites entre 2008 et 2018, n’étaient pas sécuritaires et devaient être démolies et reconstruites.
Les premiers entrepreneurs sollicités pour le projet se sont désistés. « Ils ont dit que ce n’était pas raisonnable; le projet ne peut pas être exécuté selon votre prix », mentionne Morash. Il aurait fallu trois fois plus de main-d’œuvre pour achever le projet dans le délai voulu par les propriétaires, dit-il.
Quelques mois plus tard, le local 1555 était étonné d’apprendre que le projet a été accordé à un entrepreneur des États-Unis. « En l’espace de quelques jours, un accord de reconnaissance volontaire a été signé entre l’entrepreneur et la Fraternité unie des charpentiers et menuisiers d’Amérique », exprime Morash. « L’entrepreneur à fait venir sa propre main-d’œuvre et a fondé une section locale sans membres, juste pour le projet, sous un contrat de travail qui bénéficie l’employeur qui prétend être une convention collective. »
Le local 1555 s’est vite opposé. « La FIOE détient un accord exclusif quant à la construction au Nouveau-Brunswick », formule Morash. D’ailleurs, « personne n’a eu la possibilité de présenter une nouvelle soumission sur le projet ».
L’employeur a aussi curieusement prétendu que les travaux électriques relevaient du secteur de la maintenance au lieu de la construction, déclare Morash.
Fin 2022, le local 1555 a déposé une demande auprès de la province pour mettre fin à l’accord de reconnaissance volontaire et pour décertifier le local des charpentiers, les étapes nécessaires pour permettre à la FIOE de réclamer le travail du parc éolien. « Notre but était d’affirmer qu’il s’agissait d’un travail électrique syndiqué relevant du secteur de la construction », dit-il.
L’employeur a essayé de diverses manières de retarder les efforts de la FIOE et de faire rejeter la motion de la section locale. « Nous pouvons maintenant en rire », mentionne Morash, « mais dans le feu de l’action, nous avons essayé de faire le tri de l’information et d’essayer de comprendre comment ils ont pensé à tout ça. »
À une audience tenue en juin 2023 à la Commission du Travail et de l’Emploi du Nouveau-Brunswick, Morash mentionne que l’opposition de la FIOE ne pouvait pas répondre à des questions de bases comme : quand la charte des charpentiers a été attribuée et pourquoi la convention collective n’avait pas de date de fin et pourquoi il n’avait aucune mention du travail électrique.
Plusieurs mois plus tard, le local 1555 a eu gain de cause. L’accord de la reconnaissance volontaire a été résilié et la demande de certification du local de la FIOE a été accordée, sans audience.
« Tu peux avoir raison avec cause, mais ça l’aurait pu nous être défavorable à n’importe quel moment », exprime Morash, en insistant sur le fait que ses plus de 140 membres n’avaient pas le choix que d’essayer. « Si nous n’avons pas essayé, ça l’aurait pu devenir une pratique courante ».
Morash espère que cette situation sert de mise en garde aux autres sections locales et aux autres syndicats.
« Ça diminue le pouvoir des syndicats et affaiblit notre message », dit-il. « À titre de dirigeantes et dirigeants syndicaux, nous prenons ces choses à cœur. Nous essayons de mettre la barre plus haute pour nos travailleuses et travailleurs ».
Le vice-président international du premier district, Russ Shewchuk, espère que le cas de la section locale 1555 envoie un message. « Toute bataille en vaut la peine quand on parle de syndiquer les travailleurs et de gagner des parts du marché, même si tu as l’impression que tu es David contre Goliath », déclare Shewchuk. « C’est un petit prix à payer pour faire des affaires pour ces grandes entreprises. »
« Nous accordons vraiment le mérite à Russ de changer le message de la FIOE », exprime Morash. « Il est entré en poste et a déployé un véritable effort dans la syndicalisation. Ça nous a donné confiance, son énergie, de regarder de 10 à 20 ans à l’avance ».