Plutôt cette année, la section locale 353 à Toronto a appris que CEC Services Limited, basée à proximité d'Aurora en Ontario cherchait à acheter un entrepreneur signataire à la FIOE par l'intermédiaire de sa compagnie mère le Beswick Group of Companies.

Cette situation a attiré l'attention des organisateurs de la section locale 353, que pendant longtemps ont pensé que le CEC serait un bon complément à la FIOE. Selon le site Web de la compagnie, il s'agit d'un entrepreneur de service électrique qui a déjà réalisé avec succès plusieurs projets de constructions d'hôpitaux et d'établissements de soins de longue durée.

Le problème était que ses employés étaient déjà représentés par un autre syndicat, quoique cette organisation en question ne veillait pas nécessairement à l'intérêt des employés.

Ils étaient affiliés à l'Association travailliste chrétienne du Canada (Christian Labour Association of Canada — CLAC) que les critiques affirment être un syndicat de nom seulement puisqu'il négocie souvent des conventions collectives favorables à la direction. Les militants syndicaux canadiens les nomment souvent « faux syndicats ». Il y a plusieurs années, la section locale 353 a abordé les employés au sujet de la représentation, mais en 2005 les membres ont voté en faveur de la CLAC et ils y sont restés depuis. Les tentatives faites depuis n'ont pas eu beaucoup de succès.

Il y avait cependant une lueur d'espoir. La convention collective négociée venait à échéance à la fin de l'année. En vertu de la loi provinciale, le local 353 et d'autres syndicats avaient le droit de solliciter les employés du CEC pendant les mois de novembre et de décembre pour leur proposer une nouvelle représentation. Les deux derniers mois de la convention collective sont généralement appelés « recrutement syndical » par les organisateurs.

Dirigé par le coordinateur du développement de l'effectif, Gord Nye et le représentant du développement de l'effectif Andrew White, l'effort a convaincu les électriciennes et les électriciens du CEC d'accepter la représentation de la FIOE plutôt que celle de la CLAC, ajoutant environ 70 nouveaux membres à Toronto et dans les environs.

« La morale de l'histoire est d'être patient », déclare Bill Martindale, un organisateur au premier district pour l'est du Canada, qui faisait partie du local 353 à titre d'organisateur pendant plusieurs années avant d'avoir un poste au premier district. « On ne sait jamais ce qui peut arriver. »

Le vice-président international Tom Reid du premier district a félicité toutes les personnes qui ont saisi l'occasion pour conclure une entente avec Beswick, un des entrepreneurs ayant le plus de succès dans la région de Toronto.

« Augmenter le nombre des membres dans l'industrie de la construction au Canada est très difficile pendant la pandémie, » déclare M. Reid. « Je ne saurais être plus fier de tous les membres de la section locale 353 pour leur travail dans cette campagne. Nos organisateurs ont vu une ouverture et ils ont établi des liens avec les employés et la direction du CEC. Ils se sont vite aperçus qu'on offrait une convention collective plus favorable par rapport à la précédente.

« Je veux également remercier Bill et toute l'équipe d'avoir surveillé la compagnie de près au fil des ans. Des campagnes de syndicalisation réussies ne se font pas du jour au lendemain et celle-ci en est certainement la preuve. »

M. Nye et M. White ont fait le plus gros du travail sur la campagne. Tout a commencé dans le but de s'assurer que les cartes d'adhésion syndicale étaient accessibles à tous les membres potentiels.

« Nous avons entendu à quel point ils étaient heureux d'être traités avec respect quand nous les avons rencontrés, » mentionne M. Nye. « Les conversations étaient franches et ouvertes. Ils n'avaient pas peur de poser des questions difficiles. Nous étions heureux de répondre à leurs questions à toute heure, le jour comme la nuit. »

Ces employés étaient répartis dans une région qui s'étendait sur environ deux heures à l'extérieur de Toronto dans chaque direction. Il y a des jours où M. Nye et M. White parcouraient 400 km dans la plus grande ville du Canada et dans les environs pour rencontrer les travailleurs. En arrivant sur le chantier, ils respectaient les exigences de la distanciation physique et utilisaient l'équipement de protection individuelle (ÉPI) appropriée pendant la COVID-19.

M. White dit que les employés ont clairement indiqué qu'ils n'avaient pas de problème avec la direction du CEC. Ils étaient plutôt déçus de la CLAC, qui considéraient être de moins en moins à l'écoute.

« Ils ont mentionné à plusieurs reprises d'avoir eu des expériences agréables [avec la compagnie], ce qui nous semblait plutôt rare, » dit-il. Non seulement qu'ils avaient une bonne estime de l'un envers l'autre, mais aussi de l'entrepreneur. Ils ne craignaient aucunes représailles de la direction. »

Ils connaissaient bien leur employeur. La direction du CEC a rapidement accepté la nouvelle représentation, dit M. Nye, surtout après que la FIOE ait montré que les nouveaux taux de salaires n'affecteront pas leurs coûts. Le local 353 a également accepté les apprentis qui suivaient déjà le programme de formation de la CLAC. Les heures travaillées seront comptabilisées et les membres ne seront pas obligés de suivre une formation complémentaire comme condition d'emploi.

M. Martindale a également donné du mérite à James Barry, le secrétaire-trésorier exécutif du Construction Trades Council de l'Ontario (Conseil des métiers de la construction de l'Ontario) et ancien gérant d'affaires de la section locale 586 à Ottawa pour son aide dans la campagne. M. Nye et M. White ont eu de l'aide de Lee Caprio, le nouveau gérant d'affaires du local 353.

« Je souhaite la bienvenue aux employés du CEC à la Fraternité et je les remercie de leur confiance, » dit M. Reid. « Cette campagne servira comme source d'inspiration aux autres travailleuses et travailleurs en électricité qui sont représentés par leur soi-disant syndicat qui est plus intéressé à rendre service à la direction. Tu peux faire le changement pour le mieux durant la période de recrutement syndical. Nos organisateurs vont vous rencontrer à tout moment pour faire bouger les choses. »