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Une victoire en Ontario, mais les batailles du syndicat se poursuivent | ||
En juin dernier, les dirigeants de la ville de Toronto se sont opposés à la tentative antisyndicale du Parti conservateur de l'Ontario destinée à requalifier la relation professionnelle de la ville avec les travailleurs de la construction. Ceci a permis à la ville de réaffirmer et d'élargir son engagement envers les travailleurs et elle a voté avec une écrasante majorité en faveur d'entretenir les relations de longue date avec la FIOE ainsi qu'avec les autres métiers de la construction. « Cette décision garantit le respect des normes élevées en matière de sécurité de la ville de Toronto », dit le gérant d'affaires Steven Martin du local 353 situé à Toronto. « Elle éloigne le risque qui touche le public lorsque des travailleurs mal formés participent à la construction des projets de travaux publics de la ville. » Dans le passé, les municipalités ontariennes de Toronto, de Hamilton, de Waterloo et de Sault-Sainte-Marie bénéficiaient des accords qui leur permettaient, si elles le souhaitaient, de seulement accepter des soumissions pour des projets d'infrastructures financés par les fonds publics de la part des entrepreneurs syndiqués. Les employeurs de ces municipalités liés à l'industrie de la construction devenaient donc assujettis aux lois provinciales. Mais depuis l'arrivée au pouvoir du Parti progressiste-conservateur de Doug Ford en 2018, les législateurs de la province ont priorisé l'adoption d'un certain nombre de mesures législatives contre les travailleurs. Ford a introduit le projet de loi 66 en décembre, cette mesure législative omnibus a pour but d'abroger un certain nombre de lois provinciales qui sont en faveur des travailleurs, par exemple : de pencher la balance des règles relatives aux heures supplémentaires en faveur des employeurs. Pour les membres de la FIOE et les autres métiers de la construction, l'approche de requalifier ces quatre municipalités pour qu'elles soient réputées être des employeurs non liés à l'industrie de la construction et d'annuler les conventions collectives conclues entre eux depuis longtemps, libérant ainsi tout entrepreneur syndiqué ou non de soumissionner sur des projets financés au moyen de fonds publics, sont les points les plus inquiétants. « Pendant qu'il élaborait le projet de loi 66, les travailleurs ont complètement été exclus du processus de consultation et totalement mis de côté, » mentionne Martin. Toutefois, les militants de la FIOE et d'autres organisations syndicales ont clairement fait entendre leurs objections et au mois de mars, l'administration de Ford a approuvé un amendement qui donne la liberté aux leaders de ces municipalités de voter en faveur de garder leur statut comme employeur de la construction et de maintenir leurs conventions collectives actuelles. Ils ont cependant eu jusqu'au 3 juillet pour le faire, un délai de seulement trois mois a été accordé une fois que le projet de loi a reçu la sanction royale. Le fait de pousser à retirer ce statut aux municipalités a été influencé par les allégations des alliés antisyndicaux de Ford selon lesquelles le travail exécuté par les travailleurs syndiqués coutait beaucoup d'argent aux municipalités. « Les forces antisyndicales travaillent dans les villes de Hamilton, de Sault-Sainte-Marie, de Waterloo et de Toronto depuis un bon nombre d'années en vue d'élire des politiciens influencés par leur désir de retirer le statut d'employeur de la construction à ces municipalités, en leur vendant de fausses idées qui leur permettraient de réaliser des économies importantes, » ajoute le vice-président international Tom Reid du Premier District. Lorsque les conseillers municipaux de Toronto ont examiné ces allégations de plus près, ils ont déterminé que si la ville devenait un employeur hors construction et met fin à sa relation professionnelle avec la FIOE et avec les huit autres syndicats, l'économie réalisée par la ville sera, dans les meilleurs cas, minimale. Et en ayant à l'esprit cette conclusion, les conseillers municipaux de la ville de Toronto ont voté 20 contre 4 en faveur de garder leur statut d'employeur de la construction. Le syndicat LiUNA a également été ajouté comme dixième syndicat à leur liste privilégiée. Le Construction Council of Ontario de la FIOE a félicité la décision de Toronto en déclarant que : « cette décision garantie une relation continue qui permet à nos électriciens hautement qualifiés d'offrir un service professionnel et en toute sécurité qui avantage à la fois le public et les travailleurs. » Les leaders de Hamilton, de Sault-Sainte-Marie et de Waterloo ont malheureusement voté en faveur de cette mesure législative. C'est-à-dire, dans ces villes, les conventions collectives qui ont été négociées équitablement avec le gouvernement local pour les travailleurs syndiqués du secteur de la construction ont essentiellement été effacées. Pire encore, les entrepreneurs non syndiqués dans ces endroits, peuvent maintenant soumissionner sur ces projets, classant ces travailleurs dans la catégorie des « sous-traitants » leur permettant ainsi de verser des salaires de misère avec des avantages limités, voire aucune. Et ce projet de loi va permettre à ces soumissions futures d'être fort probablement présentées à la baisse à comparer aux soumissions présentées de façon juste et équitable par les employeurs syndiqués. Il reste à savoir si ce projet de loi est légal. La Cour suprême de l'Ontario a confirmé les droits exposés dans la Charte canadienne des droits et libertés en stipulant que la décision d'être représentée par un syndicat appartient aux travailleurs, et les militants syndicaux croient qu'un dossier peut facilement être monté pour faire valoir que l'amendement au sujet de l'employeur de la construction du projet de loi 66 limite ce droit. « Nous sommes même prêts à contester en vertu de la Charte devant la Cour suprême, » dit Martin. Entre-temps, les membres de la FIOE continuent à protester contre l'application du projet de loi 66 en tenant des manifestations à but éducatif ouvertes au grand public accompagnés de nos alliés dans les autres métiers de la construction en Ontario ainsi qu'avec d'autres organisations syndicales. « Nos luttes en Ontario devraient envoyer un message à tous les membres de la FIOE dans chaque province et territoire sur la manière dont nous devrions être conscients à qui nous apportions un soutien et quel candidat ou quelle candidate on veut élire à chaque palier du gouvernement, » ajoute le vice-président international Tom Reid du Premier District. « Il est clair qu'élire des hommes et des femmes qui ne sont pas prêts à défendre nos intérêts peut entraîner des conséquences fâcheuses à tous les travailleurs. » |
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