L'élection d'octobre dernier du premier ministre canadien Justin Trudeau représentait un rejet retentissent du gouvernement précédent qui a fait preuve d'hostilité à l'égard des travailleurs et cette victoire a été remportée grâce au mouvement syndical.

La mobilisation des membres était l'élément clé de la stratégie de la FIOE. Ils ont répondu à la demande, déclare le stratège politique Matt Wayland du Premier District.

« Nos jeunes membres et leurs familles ont fait du porte-à-porte à travers le Canada et je crois que notre impact sur l'élection a été très important, » dit Wayland.

Le jeune membre Daniel Blaikie du Local 2085 de la FIOE situé à Winnipeg au Manitoba avait le plus d'intérêts en jeu. Le compagnon de 31 ans s'est porté candidat aux élections et il l'a remporté par une différence de 51 voix sur les 43 000 votes au total dans l'élection des quatre candidats, l'élection la plus serrée du pays.

Il devient donc le seul député de la FIOE au parlement à occuper le siège du parti conservateur et de représenter un des seuls sièges du Nouveau Parti Démocratique malgré cette soirée agitée. Le NPD a perdu plus que la moitié de ses sièges au parlement et s'est retrouvé en troisième place. Le parti conservateur qui était au pouvoir a fait pire avec une perte de 67 sièges.

La plupart des bénévoles de la FIOE, autant les nouveaux que les habitués, se sont engagés à appuyer les candidats plutôt que d'en devenir un.

« La FIOE est, et dois être strictement non partisane. Nous avons voulu nous débarrasser de Harper [ancien premier ministre Stephen], mais c'était à chaque bénévole de décider quel candidat représentait le mieux les intérêts des travailleurs. Tout ce qu'on pouvait faire était d'instruire les membres de la FIOE sur la position de chaque candidat et les partis face aux enjeux et de les former pour être efficace à travers l'engagement du candidat qu'ils décident d'appuyer, » mentionne Kate Walsh la coordonnatrice stratégique/l'initiative de NextGen du Premier District, le programme canadien comparable à Reach out and Engage Electrical Workers (RENEW).

Wayland était responsable de mettre en œuvre les plans pour la formation et de déployer les bénévoles à travers le Canada.

« Nous avons dirigé des formations dans presque 50 des 338 circonscriptions, et de mettre notre attention sur les endroits où il était possible d'éliminer un député conservateur, » dit Wayland. Partout où on allait, on avait de 10 à 30 bénévoles. C'était un bon nombre. »

Le gérant d'affaires Greg Wright du local 37 à Fredericton au Nouveau-Brunswick a participé à une des formations du Premier District. Wright qui fait partie du comité NextGen du local 37 et en collaboration avec le comité d'action politique de son local, ont mis sur pied un programme de soutien pour venir en aide à un candidat du parti libéral dans sa circonscription rurale à environ une heure à l'est de la frontière du Maine.

L'appui de Wright au candidat du parti libéral n'était pas aussi facile. Le Congrès du Travail du Canada (CTC) a contribué à la fondation du NPD, et lorsque Harper a déclenché les élections, le NPD s'est classé deuxième après les conservateurs. Le parti libéral de Justin Trudeau était en troisième place.

« [Ma circonscription] était dominée par les conservateurs pendant des années, j'ai appuyé [la candidate libéral] Karen Ludwig parce qu'elle fait partie de la communauté, elle est favorable au mouvement syndical et elle a accompli sa tâche en se promenant dans le quartier et à parler aux électeurs ce que personne d'autre n'a fait, » dit Wright.

Après sa formation, Wright a appelé le bureau où travaille Ludwig pour se porter bénévole et il est allé faire du porte-à-porte avec la candidate.

Wright mentionne aussi qu'il était très présent sur les réseaux sociaux, il promouvait Ludwig et le Parti Libéral en utilisant une approche mieux connue parmi les Américains.

« J'étais très ouvert au sujet de mon appui et personne ne fait cela au Canada, » dit Wright.

Pour Wayland, l'élection de 2015 représentait la somme de plusieurs années de travail et un indice du travail qu'il reste à faire.

« Le programme d'action politique au Premier District n'a que quatre ans d'existence. Nous faisons une formation politique depuis quelques années en laissant entrevoir nos buts plutôt modestes que nous pouvons faire une différence. L'espoir de notre engagement repose sur un changement générationnel et que l'engagement politique devienne seconde nature, et que cela fasse l'objet de notre apprentissage, et par la suite, de faire partie d'être membre, » dit-il.