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Retour au travail pour les travailleurs des services publics qui étaient en lock-out | ||
Le lock-out décrété par l'entreprise FortisBC, qui avait forcé les 225 membres de la Section locale 213 de Vancouver, en Colombie-Britannique à quitter leur emploi, a pris fin après presque six mois. Le 16 décembre dernier, l'entreprise privée de services publics et la Section locale 213 ont décidé d'avoir recours à l'arbitrage. Cette entente a mis fin au lock-out et les travailleurs qui occupaient un emploi dans la production, le transport et la distribution ont commencé à retourner au travail dans les heures qui ont suivi. Selon les termes de l'accord, les employés ont jusqu'à 10 jours pour retourner au travail. « C'est plus un soulagement qu'une bonne nouvelle. Nous sommes contents qu'ils soient de retour au travail. Nous ne sommes pas satisfaits du développement de la situation, ce n'est pas un accord négocié mais nous n'avions pas d'autre choix » dit Mike Flynn, Gérant d'affaires de la S.L. 213. Les propositions de la compagnie à l'effet de laisser les salaires inchangés et de donner le contrôle exclusif des classifications d'emploi à la filiale de Fortis Inc., la plus importante entreprise privée de services publics au Canada appartenant à deas investisseurs, ont été rejetées par les membres à deux reprises. Peu de points communs se sont dégagés lors des négociations et les discussions en sont arrivées à un point mort au mois d'octobre, après qu'une deuxième tentative de médiation ait été rompue la première journée. Selon les termes de l'accord, chaque partie doit soumettre à un arbitre, au cours du mois de janvier, un texte pour les neuf items en suspens. L'arbitre rédigera la nouvelle convention collective d'une durée de cinq ans qui entrera automatiquement en vigueur. D'après le confrère Flynn, on peut s'attendre à ce que ce nouveau contrat soit présenté au cours du mois de mars. D'ici là, les membres seront régis par les dispositions de la convention collective expirée. Selon le confrère Flynn, le lock-out a eu des effets dévastateurs. Les travailleurs de la Colombie-Britannique touchés par ce lock-out ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Heureusement que grâce au fonds de grève, la section locale a pu soutenir les piqueteurs durant les six mois. « Ça ne remplace pas un salaire, mais cela a fait une différence. Je ne saurais être plus fier d'eux » poursuit-il. L'agent d'affaires Rod Russell de la S.L. 213 soulignait que les membres ont dû faire face à des conditions difficiles sur les lignes de piquetage. Les travailleurs étaient souvent harcelés par les dirigeants de la compagnie qui leur répétaient qu'ils n'auraient pas de difficulté à les remplacer et lors d'un incident, un travailleur a même été agressé physiquement par un de ces dirigeants. Heureusement, ils ont reçu un appui extraordinaire de la collectivité qui s'est assurée de soutenir le moral des grévistes en leur livrant cafés et beignes régulièrement. « D'autres syndicats ont fait preuve d'une grande solidarité, notamment les 25 membres de la section locale 378 du Syndicat canadien des employés professionnels et de bureau (SEPB-COPE) à l'emploi de FortisBC. Au cours des six mois, aucun membre du SEPB ou de la FIOE n'a traversé la ligne de piquetage. Il n'y a eu aucune arrestation ni d'amende pour dommages causés » affirme le confrère Flynn. « Personne ne sort gagnant du conflit de travail mais la détermination des grévistes est digne d'éloges. Ces membres de la S.L. 213 ont su agir de façon aussi professionnelle que l'on puisse souhaiter, malgré les nombreuses provocations de la part des dirigeants » affirme le confrère Russell. Les négociations ont été laborieuses depuis le tout début. Malgré le profit de 48 millions de dollars réalisé en 2012 par FortisBC, qui fournit l'électricité à la Colombie-Britannique-Southern Interior, l'entreprise a rejeté la proposition du syndicat demandant une augmentation de salaire de 3% et a demandé le contrôle exclusif des descriptions d'emploi. Mais le confrère Flynn savait qu'un accord était quand même envisageable. Puis l'entreprise FortisBC s'est retirée et a refusé de négocier un accord. Lorsque les membres de la Section locale 213 ont commencé à suivre de façon rigoureuse les dispositions de l'ordonnance rendue par le Conseil provincial des services essentiels, laquelle stipule que le syndicat et l'entreprise doivent maintenir les services essentiels de base, mais qu'ils ont le droit de refuser d'effectuer certains travaux qui ne mettent pas en danger la santé et la sécurité du public, tels que débranchements ou projets capitaux, l'entreprise FortisBC les a mis en lock-out. Après le déclenchement du lock-out, FortisBC a fait des demandes de concessions additionnelles, incluant le pouvoir unilatéral d'imposer des semaines de travail comprimées, ce qui aurait eu pour effet d'obliger certains membres, tout particulièrement les chefs de famille monoparentale, à choisir entre leurs responsabilités liées à l'éducation des enfants et le maintien de leur emploi. L'entreprise a rejeté les contre-offres pour le travail à horaire comprimé volontaire ou pour prévoir des exceptions pour les travailleurs ayant des responsabilités familiales. L'entreprise a aussi demandé une plus grande maîtrise du centre des systèmes de contrôle, le point névralgique de la grille, qui imposerait aux membres du syndicat de fournir la formation aux membres de la direction afin que ces derniers puissent effectuer leur travail. FortisBC a prétendu que c'était dans le but d'assurer la continuité des services en cas de futurs conflits de travail. Mais comme le spécifie le confrère Flynn, il est déjà prévu dans la loi canadienne que les travailleurs doivent demeurer au travail lorsqu'ils sont essentiels au maintien de la distribution électrique. Cette demande visait peut-être simplement à provoquer les travailleurs. « Cela n'avait aucun sens mais il n'a jamais été question des salaires. Il s'agissait d'un employeur insensible et autoritaire voulant contraindre des travailleurs non respectés et intimidés à accepter ses concessions » déclare-t-il. Maintenant que le conflit de travail est terminé, le confrère Russell s'attend à ce que les membres fassent preuve du même niveau de professionnalisme au travail comme ils l'ont démontré sur les lignes de piquetage. « Il y a beaucoup de travail à faire et les deux parties doivent surveiller leurs émotions. Nous sommes engagés à établir des relations de travail productives qui seront aussi dans l'intérêt des clients. Si nous avons un partenaire, les faits et les actes parleront d'eux-mêmes » conclut le confrère Russell. |
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