Les gouvernements de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse ont finalement conclu une entente de 6,2 milliards de dollars vers la fin novembre, pour le développement du projet hydroélectrique du bas Churchill, un complexe envisagé depuis très longtemps qui se concrétisera enfin.

Avec la centrale de production d'électricité de Churchill Falls bâtie en 1971 ayant une capacité de près de 5,500 mégawatts, le fleuve Churchill au Labrador constitue une source d'énergie renouvelable depuis des années. Il y a longtemps que la direction des services publics et le gouvernement provincial souhaitaient augmenter la production mais le trajet proposé passait par le Québec et ils ne se sont pas entendus avec cette province pour le transport de l'électricité, ce qui a mis le projet sur les tablettes. Cette nouvelle entente entre Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse permettra le développement du projet, grâce à la construction d'un câble sous-marin entre les deux provinces.

« Les avantages de ce complexe pour notre province seront énormes, si l'on tient compte des emplois et autres activités reliées qui vont se chiffrer à des milliards de dollars » a déclaré Danny Williams, Premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, lorsque que l'entente fut annoncée.

Selon Nalcor Energy, la société de la couronne terre-neuvienne qui exploite la centrale de Churchill Falls, la première étape du projet consistera à construire une centrale électrique de 824 mégawatts à Muskrat Falls et une autre sur le cours inférieur du fleuve Churchill à Gull Island. Les deux centrales combinées auront une puissance de 3,000 mégawatts.

L'électricité sera transmise à l'île de Terre-Neuve par un câble de transmission sous-marine dont les coûts de construction s'élèvent à 2,1 milliards de dollars; le câble traversera le détroit de Belle Isle et transportera l'électricité vers la côte est de la province.

Le Premier ministre Williams a conclu une entente le 18 novembre dernier, avec son homologue de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter lequel revendique une autre ligne de transmission qui traverserait le détroit de Cabot vers la Nouvelle-Écosse. La province recevrait l'électricité servant à alimenter les foyers et pourrait vendre le surplus aux autres provinces maritimes ainsi qu'au Nord-Est des États-Unis.

Ce plus grand complexe hydroélectrique réalisé en Amérique du Nord permettant de produire davantage d'électricité propre, représente des milliers d'emplois pour les membres des métiers de la construction, dont plus de 1,000 pour les membres de la FIOE oeuvrant dans les secteurs d'intérieur, d'extérieur et de service public.

Le confrère Terry Rose, Gérant d'affaires de la S.L. 1620 de St. John's estime que la construction de la ligne de transmission nécessitera plus de 500 ouvriers. Cette S.L. regroupe des travailleurs d'extérieur à l'emploi de Newfoundland Power, une des entreprises de service public de la province.

Les sections locales 1615 (u) et 2330 (i) de St. John's seront aussi impliquées dans les travaux. Bien que la date d'inauguration des travaux n'ait pas encore été fixée, il est prévu que ce projet devrait fournir 2,700 emplois lorsqu'il atteindra son pic, selon Dawn Dalley, porte-parole de la société d'énergie Nalcor.

Ce nouveau complexe signifie la fermeture de la centrale thermique de Holyrood alimentée au mazout lourd, qui emploie plus de quatre-vingt membres de la S.L. 1615 à l'heure actuelle. Le gérant d'affaires de la S.L., le confrère Robert Clarke, est en pourparlers avec la société d'énergie Nalcor afin de prévoir une formation pour les travailleurs, ce qui leur permettrait d'appliquer pour de nouveaux postes pour la dite société.

« Nous souhaitons débuter la formation le plus tôt possible afin que les travailleurs soient prêts pour commencer un nouvel emploi lors de la fermeture de la centrale prévue en 2017» dit-il.

L'industrie électrique a été une vraie bénédiction pour la province, traditionnellement reconnue pour la faiblesse de son marché du travail. L'industrie pétrolière côtière a contribué à ranimer l'économie dans les années 90 et on s'attend à ce que cette expansion des marchés énergétiques résultant de ce nouveau développement, la place à la tête des provinces canadiennes.

« Plusieurs ouvriers qui avaient l'habitude de partir dans l'Ouest pour travailler peuvent maintenant envisager de rester dans leur coin de pays » conclut Mike Power, représentant international pour le Premier District.