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Le Premier District ouvre la porte aux femmes dans la construction | ||
Selon la consoeur Karen Pullen, compagnon-électricien et membre de la S.L. 353 de Toronto, en Ontario, les femmes n'étaient pas très bien accueillies dans l'industrie de la construction lorsqu'elle est entrée dans le métier, il y a plus de vingt ans déjà. Elles étaient confrontées à un comportement carrément hostile à leur endroit. « Tous les jours, je revenais à la maison en pleurant » dit-elle. C'est son amour du métier qui l'a aidée à passer à travers certaines expériences difficiles. « Pour moi, il était clair que je ne voulais pas travailler assise derrière un bureau, alors tous les matins, je chaussais mes bottes et j'affichais une attitude de dure à cuire » ajoute la consoeur Pullen. Celle qui agit maintenant en tant que présidente du Comité des femmes de la Section locale 353 croit que les choses se sont beaucoup améliorées depuis ce temps. « Bien que nous soyons encore dans un monde d'hommes, la culture a changé de façon significative » dit-elle. Elle exprime sa reconnaissance aux dirigeants de la Section locale 353 qui encouragent les syndiqués à mieux accueillir les femmes dans le métier et à ne plus tolérer les attitudes hostiles à leur égard comme dans le passé. Bien que cette Section locale regroupe près de 8,000 membres, elle ne compte que 100 femmes. « Cette situation n'est pas unique à la S.L. 353 », souligne Rosemary Sparks, Directrice principale de la planification et du développement au Conseil sectoriel de la construction, un organisme national sans but lucratif issu d'un partenariat entre l'industrie de la cons-truction et le gouvernement fédéral. Le Conseil sectoriel estime que 4% seulement des salariés de l'industrie de la construction sont des femmes. « Toutefois, le vieillissement de la génération des baby-boomers et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée prévue pour bientôt au Canada forceront les entrepreneurs et les syndicats à se tourner vers d'autres sources de main-d'œuvre. Cela signifie qu'ils devront cibler des groupes sous-représentés, dont celui des femmes », affirme Mme Sparks. « Nous devons maximiser le bassin de travailleurs qualifiés disponibles ce qui veut dire qu'il faut faire entrer plus de femmes dans les métiers ». Au mois de mars dernier, le Conseil a tenu un symposium national sur la présence des femmes dans la construction regroupant 50 représentants en provenance de l'industrie de la construction, des groupes de femmes et des syndicats de métier. Le compte-rendu du symposium démontre que les stéréotypes sexuels et le manque d'information concernant les carrières dans la construction se sont avérés des obstacles majeurs au recrutement des femmes. « Plusieurs jeunes femmes ignorent toutes les opportunités qui s'offrent à elles dans l'industrie de la construction » déclare Mme Sparks. Le rapport du symposium recommande que l'on sensibilise les étudiantes plus tôt sur les opportunités qui leur sont offertes en travaillant dans un métier, en ayant recours à des femmes qui exercent un métier dans cette industrie afin qu'elles fassent la promotion des carrières possibles dans la construction. Il y est également recommandé d'établir des programmes de mentorat qui pourraient jumeler des compagnons d'expérience, tel que la consoeur Pullen, à des nouveaux apprentis pour les aider à passer à travers le difficile processus de formation. « Il faut avoir une aide proactive si nous voulons que ce soit efficace » dit Madame Sparks. Selon Madame Sparks, bien que la culture en milieu de travail ait changé de façon positive à bien des égards, les syndicats et les employeurs doivent continuer à transmettre un message clair en informant les travailleurs sur toutes les attitudes et comportements jugés inacceptables en ce 21e siècle dans l'industrie de la construction. « Il suffit d'un seul incident déplorable pour faire fuir un bon travailleur et pour ternir la réputation de tous les autres », affirme-t-elle. Madame Pullen tente de décider les autres consoeurs de la FIOE de se rendre dans les écoles de la région afin de parler de leur métier d'électricien aux étudiantes. « Nous devons sensibiliser ces jeunes dès la sixième ou la septième année, afin qu'elles puissent ébaucher leur plan de carrière dans le métier », dit-elle. « Afin que la FIOE continue de progresser, nous devons nous assurer que nos effectifs reflètent la diversité du Canada. En renversant toutes les barrières pour une meilleure participation au sein de notre grande fraternité, nous contribuons à améliorer la qualité de vie de tous nos membres », conclut le Vice-président du Premier District, Phil Flemming, qui a participé à ce symposium. |
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